LE MARS CLUB, RACHEL KUSHNER



Romy Hall, 29 ans, vient d’être transférée à la prison pour femmes de Stanville, en Californie. Dans son malheur, elle se raccroche à une certitude : son fils de 7 ans, Jackson, est en sécurité avec sa mère. Jusqu’au jour où l’administration pénitentiaire lui remet un courrier qui fait tout basculer. Oscillant entre le quotidien de ces détenues, redoutables et attachantes, et la jeunesse de Romy dans le San Francisco de années 1980, Le Mars Club dresse le portrait féroce d’une société en marge de l’Amérique contemporaine.

RACHEL KUSHNER
TRADUCTION DE SYLVIE SCHNEITER
EDITIONS STOCK
22 AOUT 2018
SOCIETE, PRISON, US



Romy Hall. 
Ancienne prostituée. 
Condamnée à perpétuité. 

C’est un voyage vers la mort. Derniers sillons d’une vie qu’on mène à l’ostracisation de la société. Romy Hall. 29 ans. Maman. A présent détenue dans une prison de femmes. De son crime, si on s’est abstenu de dévorer toute la quatrième de couverture, on le découvre au grèsdes pages, entre les lignes, entre les indices qu’elle accepte de céder au lecteur. 

EMBARQUER POUR LE DERNIER VOYAGE.
Un bus empli de femme sillonne les routes des USA. Misère qu’aperçoivent les détenues. Colosse de béton et de fer qui les attend ; la prison.

Les personnages sont multiples, offrent la différence nécessaire pour créer un panel de criminelles. Ont-elles toutes leur place ? Quels sont leurs crimes ? Pourquoi ? Et ces condamnées à mort, qui patientent ? Les raisons de la présence entre les murs ne sont pas évoquées. Tabou entre les prisonnières. Pourtant, certaines ont la vérité dévoilée. Comme Laura Lipp, prétendue tueuse d’enfant, de son enfant. Vérité ou fabulation lue dans un torchon local ? On ne démêle pas le vrai du faux, on se laisse porter par leurs paroles, on subit, on patiente, on longe les murs cerclés de miradors. 

L'ESPOIR AU DELA DES BARREAUX.
Survivre.
Pour qui.
Pourquoi.
Renoncer à toute issue ou espérer l’après ?
Pour Romy. L’espoir se nomme Jackson. Enfant laissé à d’autres mains. A l’extérieur. Petit dont la garde est rayée de la paperasse. Volonté d’une mère. Courage de la maternelle ayant l’ambition d’écarter les barreaux. Le sauver lui, c’est se sauver soi-même. Prouver qu’elle n’est pas le monstre catalogué par les journaux, déclamé lors du procès. 

Une mère. 
Une femme. 
Humain aux mains rouges.

Une écriture fluide. Fioriture au néant. On se contente du minimum diront certains. On se contente plutôt du nécessaire. Minimalisme des descriptions pour un lieu qui ne résonne qu’en mépris dans les pupilles des détenues. De la prison, on ne sait rien, on reste en lisière de l’imagination de chacun. Blocs de bétons. Matons. Le regret se porte sur les longueurs. Un roman qui aurait mérité à être plus court, plus tranchant. Là, on s’étale, on étire les journées, cherchant peut-être à partager l’ennui des prisonnières. 

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